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 Connaissez-vous la garra charrua ?

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Couril
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MessageSujet: Connaissez-vous la garra charrua ?   Connaissez-vous la garra charrua ? EmptyMar 1 Juin - 15:36

D'après un article de Pierre Arrighi (qui devrait recevoir un courrier de ma part pour l'inviter ici) paru sur cette page : http://www.sportvox.fr/print_article.php3?id_article=23148&format=print

Connaissez-vous la "garra charrúa" ?

Article rédigé par Pierre Arrighi le 5/11/2008

Dans son "Pays de foot" paru aux éditions Autrement en 1998, Astolfo Cagnacci définit magistralement la fameuse "garra charrúa". "La Garra charrúa, écrit-il, instinct de survie courant sur une pelouse, cimentait une équipe en avance dans l’interprétation collective" (p 64). Il en avait été ainsi en 1930, en finale de la première Coupe du monde, alors que l’Argentine menait 2-1 à la mi-temps, puis en 1950, en finale, alors que le Brésil menait 1-0 à la 27e minute de la deuxième mi-temps, et peut-être encore récemment, bien plus modestement, contre la Bolivie, à La Paz, où, sans direction tactique, sans construction technique et sans globules rouges suffisants, les Celestes ont égalisé 2-2 à la 88e minute... grâce à la "garra".

Connaissez-vous la garra charrua ? 130_abreu (Sebastian Abreu)
Les charrúas

Au début du XVIe siècle, les indiens Charrúas peuplaient l’actuelle cité uruguayenne du Rio de la Plata. Juan Diaz de Solis, premier conquistador du coin, débarque en 1516 et perd immédiatement la vie sous une pluie de flèches. C’est le début d’une résistance farouche.

Les Charrúas sont un petit peuple de chasseurs nomades, pas plus d’un millier d’individus. La colonisation va les pousser à des reconversions professionnelles successives qu’ils engagent pour contrer l’ordre opresseur qui s’installe.

Au 17e siècle, le bétail prolifère. Les Charrúas se transforment en cow-boys sauvages et pillent les latifundios. En 1800, le chef révolutionnaire José Artigas embauche des Charrúas dans son armée. Mais une fois l’indépendance acquise, l’idéal populaire est trahi. Artigas doit s’exiler au Paraguay. Et Fructuoso Rivera, premier président de l’Uruguay, charge son frère Bernabé de liquider les derniers Charrúas repliés à la frontière du Brésil.

On est en 1831. Dès lors, il n’y aura plus d’indiens sur le sol oriental. La légende va commencer.

La "garra charrúa"

"Garra" veut dire "personnalité", "force intérieur". Et "garra charrúa", personnalité charrúa, force intérieure charrúa. La personnalité mythique des Charrúas c’est ne jamais s’avouer vaincu, redoubler d’intensité de vie quand ça va mal.

Bien évidemment, la "garra charrúa" des footballeurs uruguayens des années 20, 30 ou 50 ne doit plus rien au sang indien. Mais le mythe s’accorde bien avec les besoins d’expression psychologique des nouveaux habitants.

Ces immigrants espagnols et italiens, qui fuient la misère et la guerre, ne reverront sans doute plus jamais ni leur patrie de naissance ni leurs parents. Ils veulent s’enraciner à tout prix, trouver un sens à leur destin dans une hypothétique histoire locale. Ils veulent survivre.

Ce vécu à fleur de peau des immigrés trouve, dans cette terre où tout est à inventer, la liberté totale de s’exprimer. Le besoin d’enracinement devient, à son tour, la racine où germe une identité nouvelle, un nouveau pays, une nouvelle chance. Le pays résulte de ce rempotage de racines perdues.

Le football va se confondre avec le pays, c’est-à-dire, avec "le sens d’être là". La "garra" est la forme comportementale trouvée, qui incarne ce double fait culturel majeur: le ré-enracinement des habitants et la naissance d’une nouvelle pousse nationale, minuscule, au milieu de deux voisins géants.

Apogée de la "garra"

Si Cagnacci aime la "garra" des Celestes, Patrick Mignon, lui, peu au courant de la disparition des charrúas, l’identifie avec ce qui serait le style intrinsèque de la Celeste, un "jeu brutal, indien». Ce raccourci caricatural convaincra, peut-être, quelques jeunes comptables du carton rouge. Mais pas les connaisseurs. Rappelons ce que disaient les experts en 1950.

Ricardo Serrano, un des plus prestigieux journalistes brésiliens, après la finale de 50: "L’Uruguay devait gagner pour être champion et il a gagné. C’est un exploit. Une habitude. Nos ont lutté et ont bien joué, mais ils n’ont pas la "garra" uruguayenne".
O Mundo le 17 juillet 1950: "Ils ont légitimement gagné grâce à la "garra" que le Brésil n’a pas... Reconnaissons la victoire des meilleurs".
Correio da Manha, même jour: "Sans fibre, les Brésiliens n’ont pas su affronter la force intérieure des Uruguayens. La défaite n’est pas due à des fautes techniques ou à la malchance. Ce fut un "manque de garra".

Mais une des meilleures définitions de la "garra" fut apportée par Jules Rimet en personne: "La lutte fut équilibrée. La technique brésilienne fut surclassée par la "garra" des Uruguayens, qui firent du jeu technique aussi mais en y ajoutant cette rage qui leur vaut une juste victoire. Le football, il ne suffit pas de bien le jouer. Il faut aussi le sentir profondément comme le sent l’Uruguay". Et il ajoutait: "Ce fut un des meilleurs matches que j’ai jamais vu durant ma longue vie de sportif, tant par sa virtuosité technique que par son fair-play extraordinaire". Dans ce match, le Brésil commit 21 fautes et l’Uruguay 11, dont 2 hands.

Comme on le voit, la "garra", ce socle sentimental de la Celeste, cette intensification intérieure et combative du jeu, n’est pas à confondre avec la rugosité illégale que tel ou tel joueur a pu déployer bien plus tard, comme un aveu de régression footballistique, dans un contexte d’effondrement culturel du pays, sous la pression d’une gloire trop lourde à porter, et trop ressassée à vide par des instances dirigeantes sans finesse et sans ambition.
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